Hello les scaleurs, cette semaine je vous livre une synthèse de mes idées auxquelles j’ai donné un nom “l’anthropreneuriat”
Le lien vers l’épisode complet est dispo ici
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Après 4 ans de Coudac, je n'arrive pas à m’identifier au mouvement startup, bootstrap et encore moins business en ligne tah Dubaï.
Et je ne suis pas le seul.
Voici ce que j'aime et ce qui me dérange dans chacun d'eux.
1. Business en ligne
On y trouve les infopreneurs, dropshippeurs, coach etc. L'épicentre est à Dubaï, c'est le plus visible sur internet, mais aussi le plus décrié. Il souffre de la mauvaise presse de quelques gros escrocs qui ont empoisonné sa réputation.
Idée phare : Ce qui est important c'est "d'avoir un business", quel qu'il soit, du moment qu'il vous permet de gagner de l'argent et vous extraire du salariat. On hiérarchise donc facilement les entrepreneurs selon leurs "chiffres".
Ce que j'aime : Là où le startuppeur doit faire semblant de ne pas vouloir gagner d'argent (ça tombe bien, car la plupart du temps, il n'en gagne pas), l'infopreneur ne se ment pas, il est très aligné avec lui-même et ne s'embête pas de fioritures "process", "business plan", "culture de boîte" en rappelant qu'un business c'est fait pour être rentable. J'apprécie aussi le spinoff "solopreneur" qui priorise la valeur « liberté » (tant qu'il ne devient pas caricatural).
Ce qui me dérange : C'est une optimisation financière sans contrainte (géographique, familiale, etc) qui a le mérite de marcher, mais je vois mal cette route mener à mon épanouissement. On ajoute à ça que souvent ces business n'ont pas de valeur equity, ce sont juste des machines à cashflows (ce n'est pas un défaut mais je préfère construire quelque chose de solide). Ça manque d'ambition extra-monétaire. J'adore l'argent, mais je n'arrive pas à en faire ma motivation pour me lever le matin. Je trouve aussi que ce type d'entrepreneuriat est trop solitaire : maximiser la marge, c'est limiter les coûts, i.e réduire au max son équipe. Mes tops moment Coudac sont tous des célébrations d'équipe qui m'ont coûté beaucoup d'EBITDA.
Option n°2 : Faire un truc ambitieux.
2. Startup
C'est le repère des gens très ambitieux. En se leveregeant (principalement via le Venture Capital), on met le curseur de risque au max pour avoir 1% de chance de créer un monstre. Ça a d'abord donné nos géants de la tech, puis des diplômés d'école de commerce qui racketent des investisseurs.
Idée phare : Go Big or Go Home
Ce que j'aime : C'est mon premier amour, l’entrepreneuriat qui me fait (toujours) rêver depuis que j'ai 16 ans, celui qui donne lieu à des aventures incroyables. Ces business à vocation « empire » ont besoin des investisseurs pour exister, c’est très bien comme ça. Leurs fondateurs sont des exemples de courage.
Ce qui me dérange : En tant que fondateur, je n'ai pas envie de porter ce niveau de risque. Il est hors de question de tout sacrifier pendant 10 ans avec une chance si importante de ressortir avec rien du tout parce que vous êtes le ticket n°27 d'un invest. J'ai aussi beaucoup de mal avec la notion d'entreprendre avec une date de fin (créer une boîte pour la revendre). Je ne vois pas l'entrepreneuriat comme un moyen.
Option n°3 : Ne pas lever de fonds
3. Le Bootstrap
Ces entrepreneurs font le choix de dire non aux VCs, aux valos absurdes et la pression qu’elle met sur ses fondateurs.
Idée phare : L'auto-financement est la route vers le bonheur
Ce que j'aime : Ce sont les seuls des 3 qui se sont vraiment posé la question « qu’est-ce que j’aime profondément ? ». Ils ont eu le courage d’y apporter une réponse plus nuancée que « gagner de l’argent » ou « construire une grosse boîte ».
Ce qui me dérange : Je n’aime pas les mouvements qui se définissent « contre » quelque chose. Or la pensée bootstrap vient malheureusement souvent avec une hostilité plus ou moins assumée contre les compères de la catégorie 2, que je ne partage pas. L'ironie est que ces fondateurs "autonomes" n’ont pas vocation à rester auto-financés très longtemps. Il faut appeler un chat un chat, la plupart des bootstrappeurs rêveraient de lever des fonds ou de vendre une partie de leur boîte à un fonds. Et il n'y a aucun mal à ça. On peut lever des fonds et être épanoui, le système de financement d’une boîte ne prédétermine pas bien la réussite personnelle de son fondateur. J’ai aussi le sentiment que le mouvement Bootstrap n’assume pas sa volonté de croissance et remplace trop facilement les discussions entrepreneuriales par du développement personnel sur l’entreprise libérée, les congés de 137 jours, le management positif etc. Les dernières années ont montré que cette posture morale est très vite mise à mal quand la boîte traverse une période financière plus compliquée.
Option n°4 : "L'anthropreneuriat"
Je ne suis ni-contre, ni pour, aucun de ces 3 mouvements. Je ne m’y reconnais simplement pas, et j’aimerais parler à tous ceux qui partagent mon sentiment.
Après 4 ans de Coudac, mes idées sont tombées en place ce weekend. Il existe une 4ᵉ voie. Elle emprunte d’ailleurs des caractéristiques aux précédentes.
Ce « courant de pensée » (lol, il existe depuis samedi) repart de la définition du verbe entreprendre qui vient du latin "inter prehendere" : saisir avec la main. Entreprendre, c’est se saisir de quelque chose pour le maîtriser.
Et ce qu’on cherche à maîtriser dans l’entrepreneuriat, c’est soi-même.
J’ai enregistré un manifeste en 10 principes de « l’anthropreneuriat » dans le dernier épisode de mon podcast, ma petite doctrine personnelle selon laquelle une quête entrepreneuriale n’est que la manifestation économique de la quête de soi.
Promis, c’est pas trop philo. Voici les 10 principes
Principe n°1 : Fuir la foule
Principe n°2 : L’égoïsme altruiste
Principe n°3 : Pactiser avec le démon
Principe n°4 : Lire les astérisques
Principe n°5 : Croire utile
Principe n°6 : Ça ne marche que pour les autres
Principe n°7 : Construire son courage
Principe n°8 : Nager dans l’incertitude
Principe n°9 : Devenir adulte
Principe n°10 : Apprendre à célébrer
Le lien est là
-Théo
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C’est la première fois que je lis une synthèse sur les typologies d’entrepreneurs avec laquelle je suis autant aligné. Bravo et merci !
cf. ta vidéo YouTube, tu sembles toujours en recherche de nom (c'est vrai qu'anthropreneuriat c'est pas folichon 🙃).
J'ai une idée qui me vient du goat Chris Williamson. J'arrive pas à retrouver le bon épisode, mais il parlait d'un idéal masculin en l'occurrence : le "integrated man".
J'ai trouvé un article pour comprendre en 5min de quoi il s'agit dans la Harvard Business Review : https://hbr.org/2014/10/what-successful-work-and-life-integration-looks-like.html
Ça me semble assez proche de la vision entrepreneuriale que tu développes, donc pourquoi pas "entrepreneuriat intégré" ?